La matraque et l’olympisme ne feront jamais bon ménage. On souhaiterait que notre gouvernement soit plus clair à cet égard.
Depuis le 14 mars, une vague de répression s’abat sur le Tibet. Les autorités chinoises pleurent leurs « 18 innocents », omettant les 140 autres – selon des sources tibétaines - dont elles sont, à ce jour, responsables. Le dalaï-lama n’avance pourtant pas de revendications révolutionnaires : l’autonomie culturelle et spirituelle, pas l’indépendance totale. Pas plus qu’il ne critique l’attribution à la Chine des prochains Jeux Olympiques.
Comment notre démocratie libérale peut-elle cautionner l’attitude de la Chine vis-à-vis de ses minorités, et son mépris des droits de l’homme ?
La France se tait. Nicolas Sarkozy, après ses discours droits de l’hommistes de campagne, se perd dans la « retenue ». Il a décidé d’indexer sa réponse sur « l’évolution concrète de la situation ». Cette non-décision relève à minima d’une dérobade diplomatique. La France danse actuellement, pour quelques dollars, sur les tombes de tous ceux qui se sont battus de par le monde pour la liberté d’expression, la liberté de la presse, le pluralisme et la démocratie. La France s’écrase, au nom d’un humanisme de tiroir-caisse.
Nicolas Sarkozy sera le Président de l’Union Européenne à compter du premier juillet. Il se doit de proposer un débat sur la question du boycott de la cérémonie d’ouverture, hautement politique, et de se mobiliser pour que les 27 pratiquent la « politique de la chaise vide » ; lui le gaulliste…Il est aussi de son devoir d’emboîter le pas des autres grandes nations, en recevant au plus vite le dalaï-lama, pour l’assurer du soutien de la France.
C’est à ce prix seulement qu’il permettra à la France d’honorer son passé, montrant à des milliards de téléspectateurs qu’on ne transige pas avec la morale, que quelques contrats ne sauraient faire oublier tant d’exactions. Il ne s’agit pas d’afficher une arrogance occidentalisante et donneuse de leçons, mais de ré affirmer notre attachement à des valeurs universelles, qui ne saurait admettre de tels comportements.
Seule une mobilisation massive, au nom du respect de la dignité des peuples, et de leur droit à disposer d’eux-mêmes, permettra que l’espoir succède au sang, et que l’humanité mérite son nom.
Pour que l’olympisme triomphe de la honte, le gouvernement français se doit de boycotter les cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux Olympiques, et de promouvoir cette démarche dans le cadre de la présidence de l’UE.
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jeudi 10 avril 2008
Dans la foulée de la flamme
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16 commentaires:
Louis Amar.
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