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mercredi 17 septembre 2008

Les Petites Histoires - On a toujours une question.




Lucie est morte. L’autre soir en rentrant du travail elle marchait dans la rue. Très tranquillement, bien que soucieuse et d’un air pensif, elle se dirigeait vers son domicile.

Bref,  à quelques centaines de mètre de chez elle, elle est renversée par une voiture qui, déboulant à toute vitesse l’écrase. Après analyse le jeune conducteur a été poursuivi pour homicide involontaire et conduite sous produits dopants au volant de sa berline. Impardonnable.

Depuis, le procès s’est déroulé sans heurts et, bien sur, l’homme au volant de la voiture a été condamné à la prison, et, aussi, à payer des indemnités à la famille de la victime. 200 euros par mois exactement.


Je reste étonné du montant des indemnités car quand même, Lucie était belle. Les formes de son corps auraient excité le désir de n’importe quel homme ; toujours souriante, elle avait cette faculté à mettre de bonne humeur ses collègues et son entourage. Lucie était belle sans jamais donner l’impression de le savoir et d’ailleurs, elle s’était mariée à un homme qui, sans être repoussant n’était pas beau. De même elle avait un emploi stable et était appréciée de ses collègues pour son assiduité et son efficacité. Il me semble que peu avant sa mort, elle avait reçu le prix de la meilleure employé.

Tout conduit à dire qu’elle était un bon élément de notre société, à la fois utile, jolie et plaisante. Devant cette situation terrible, je me suis senti obliger à l’annonce de cette nouvelle de poser cette question aux juges :

« Pourquoi ne pas avoir monté les indemnités à 400 euros par mois ? » 

THOMAS MOGHARAEI

jeudi 27 mars 2008

Les Petites Histoires - Kant ou la piscine à bulles.

J’étais l’autre jour dans le sud de la France. Il faisait beau et tant mieux car j’avais froid. C’est un peu comme quand vous êtes malades, et que vous vous réjouissez de posséder des médicaments ; eh bien figurez vous que c’est à peu près comme ça que cela m’est arrivé.
En ces années là, j’imaginais encore que le soleil s’appréciait sans mesures, qu’il m’éclairait sans ombres avec en prime la passion du silence. J’écoutais l’eau frétiller, son bruit ou sa matière, s’enfoncer dans les maigreurs d’une falaise bien installée.

Dans une écriture consubstantielle, couplée de bêtise et de délassement j’avilis dans cet aveu incoercible avec un brin de sournoiserie le conformisme de notre pensée ; au moins j’essaye. Badiner pour éviter de se justifier. Un phrasé laconique plein de sous entendus qui cherche un écho lancinant et perturbateur. Exhumer le rêve par les mots, car si le vocabulaire courant ne le permet plus, le désir en reste pour le moins intacte.

Dépassé par mes mots qui s’ajoutent les uns aux autres inutilement en changeant mutuellement leur sens. L’oligarchie des mots ou la lecture d’un passage qui est dominé par sa volonté de changement. Une aversion pour le commun et une complaisance pour l’enchainement de mots discordants qui dans un tout incohérent font disparaître toute forme logique, vous laissant dans un état de liberté totale.

THOMAS MOGHARAEI

dimanche 27 janvier 2008

Les Petites Histoires - On a toujours une question...

La politique moderne ressemble depuis quelques temps à un grand show médiatisé. Ce spectacle démocratise peut-être la politique, mais oblige par la même celui qui la représente à plaire aux foules. Hélas, cette nouvelle forme de politique tourne à un populisme exacerbé pour les grands partis : les idées s'effacent derrière un personnage et dès lors, les images qui apparaissent sur nos écrans se focalisent sur la gueule du candidat et non plus sur le programme.


Ségolène présentait un projet - si vous me permettez d'en parler ainsi - misant à la fois sur la bofitude française et sur une grande partie des femmes nouvellement émancipées qui souhaitaient être représentées. Au final on a découvert une femme trop femme et une bof trop bof, et ce miroir vivant de la société qu'elle jouait si bien en robe blanche a inquiété la belle France qui, non capable de s'assumer comme tel a opté pour la France du pouvoir d'achat.


Le personnage était quand même plus sérieux, plus énergique - motivé par une frénésie du pouvoir qui à l'époque ne semblait pas très inquiétante - et en plus il avait ce dernier avantage qui lui a valu quelques moqueries il était petit. Mais au fond quoi de mieux car à côôté de lui, tous les français semblaient grands et ça, c'est bien…Enfin un slogan superbement réfléchit - « tout devient possible» - qui mêlait à la fois l'espoir du facteur, le côté centriste («pique à tout le monde pour avoir le meilleur») et enfin, l'idée «ès gauche» selon laquelle c'était ensemble que nous allions y arriver.


Bref, on a tous eu la vague impression d'être prit un peu pour des cons, et face à ça on avait quand même envie de poser une question :
«Au fond, la frustration bayrouiste qui lui a valu 18% de l'électorat posait une autre question. Sous prétexte qu'un candidat appartient à un grand parti qui s'est déjà affirmé dans le passé, est-ce possible d'éviter le débat d'idées, une faççon habile de dire officiellement que la social-démocratie et le libéralisme ne sont plus à débattre ?»


THOMAS MOGHARAEI

samedi 12 janvier 2008

Les Petites Histoires - Connard !

On n’a parfois pas d’autres choix que de se laisser faire. Le temps vous presse, le visage d’un passé avenant, d’un printemps mourant. Les seules notes que je joue sont teintées d’une force opaque désagréable; mais elles sonnent fausses. Alors on se recule, on s’éloigne le temps de prendre le temps, bref on veut laisser au temps le temps de vous donner quelques idées. Les jours passent les minutes vous caressent. On aime parler car ils nous écoutent, un peu comme un enfant qui s’endort. Un ver de vin, c’est le verre de trop, vous recrachez, puis, vous en redemandez. Je me couche car le sommeil est fatigué de m’attendre : je le rejoins. Le coussin, le traversin, la couette, la douceur, le sommeil. Encore une fois je m’endors sur quelques un de mes soucis bien personnels, qui par conséquents ne vous intéressent pas, mais votre situation temporaire étant celle du lecteur : vous continuez à lire. La lecture est douce et je vous imagine vous aussi ; deux verres, un rouge et un bleu. Le tout reflète un parapluie de conneries qui les unes avec les autres coulent le long des baleines. Arrivées au bout les gouttes commencent une longue chute. Moi aussi je pleure. J’ai peur de ne plus pleurer, de ne plus voir que le monde est triste car on me force à être heureux. Comme si le mec heureux se trouvait en meilleure posture que le mec triste : encore un présupposé fondé sur une supposition : pléonasme : connard.

T.M

samedi 29 décembre 2007

Les Petites Histoires - J'ai Une Question

Dans l’écriture d’un jeune adolescent encore plein de fougue et libre d’écrire ce que bon lui semble, on trouvera le plus souvent des vulgarités que sa jeunesse ne lui permet pas de contenir. Alors veuillez nous excuser d’avance si parfois dans nos articles on s’emporte, si parfois on a envie de crier, de dire haut et fort que le monde n’est pas digne de ce qu’il pourrait être.
Néanmoins je tiens à vous préciser que parfois cette violence verbale n’est pas vaine ; elle est le fruit d’une réflexion. Elle devient parfois nécessaire quand il s’agit d’évoquer une information choquante, irritante, répugnante, insupportable et donc intolérable.


L’usage de vulgarités permet de contourner, toutes les normes, toutes les valeurs qui sont rattachées à un langage aujourd’hui dépourvu de toute violence et, avec lequel il n’est plus possible d’évoquer une information - source de provoquer les plus grandes rages chez certains- sans que pour autant le vocabulaire formel vienne édulcorer ces évènements.


En fait sans vraiment qu’on s’en rende compte le langage nous démunit de toute possibilité d’exprimer la colère, car, on tombe très vite dans la vulgarité : et alors personne nous écoute.



J’ai donc une question : « On fait comment pour être écouté quand on est un rageux ?»


THOMAS MOGHARAEI

Les Petites Histoires - Le Dictateur

Ah, comme il est bon, ce pouvoir absolu. Me l’a-t-on donné ? En partie. Mais le reste, c’est de la volonté et des relations, comme partout…
Je suis là, les pieds croisés sur mon bureau, à me délecter de sondages favorables, d’éloges médiatiques, de statistiques flatteuses. Attendez une seconde.
« Allô ? » (…) Quoi ? Vous savez ce qu’il vous reste à faire…
Pardon. Simplement ma secrétaire qui me disait qu’un journaliste, enfin un traître, avait publié un article me critiquant. Il lui reste deux ou trois jours de liberté. Une grosse semaine à vivre. Regardez-les ! Ils sont tous là, à ma botte, et ils ne peuvent rien dire ! Comme il est bon, ce pouvoir absolu…
Hier, j’ai gagné des élections. Un immense succès, mais c’était du boulot à organiser : la propagande, les arrestations d’opposants, les trucages dans les bureaux de vote, j’vous raconte pas… Mais on a plutôt bien géré : personne ou presque ne s’en est aperçu, à part quelques blancs-becs allemands.
Ah, au fait, je ne vous avais pas dit, Sarkozy m’a téléphoné pour me féliciter.
LOUIS AMAR