Une toute première note, une toute nouvelle rubrique, mais un sujet qui sent déjà le sapin. Le Congrès de Reims a lieu actuellement pour le parti socialiste. Un congrès qui s'annonçait brillant, permettant d'avoir enfin une majorité claire pour un parti divisé depuis longtemps, avec un leader décrié, François Hollande pourtant plusieurs fois réélu. La suite du scénario était limpide. Bertrand Delanoë, brillamment reconduit dans la capitale malgré les critiques de l'opposition l'accusant de ne s'intéresser qu'au PS, devait être intronisé premier secrétaire facilement. Les enquêtes d'opinion lui étaient favorables depuis de nombreux mois, le maire de Paris se classant en tête de tous les sondages de popularité des personnalités politiques françaises. Les sondages menés auprès des « sympathisants socialistes » le donnaient eux aussi vainqueur avant l'heure. Le match était donc plié. Et l'on voyait déjà un parti socialiste et libéral, uni derrière le pragmatique Bertrand.
Est néanmoins apparu quelques jours avant le vote des militants une idée : la campagne de Delanoë serait trop timide, comme si ce dernier avait déjà gagné. Décisif pour les militants alors qu'il multipliait les interventions pour appeler à faire attention au triomphalisme ? La suite, tout le monde la connait et elle est surprenante, la motion Royal, alors que celle-ci était au plus bas dans les sondages, l'emporta de 4 points sur les deux motions suivantes, celles de Delanoë et de Martine Aubry. La surprise venant de plus du score de Benoit Hamon, avec ses 18%. Les militants socialistes sont donc comme tout le monde troublés par la crise, et accordent donc des voix à celui qui la critique plutôt que de la subir. La gauche du centre gauche tire donc son épingle du jeu. Et les médias nous parlent alors d'une remise en cause de la social-démocratie.(20% ça ne reste qu'un cinquième des militants tout de même.) Un mouvement déjà malmené par les journaux depuis plusieurs mois, celui-ci étant affaibli dans toute l'Europe, de l'Italie à la France, de l'Allemagne à l'Autriche.
Deux leçons à tirer tout de même. Royal que l'on croyait morte, est toujours présente dans le cœur du militant de base. La seconde est que le candidat de l'appareil, le moderne et souriant parisien Delanoë est défait. Que le soutien du parti et de son premier secrétaire n'est donc pas nécessairement une victoire assurée.
A la surprise succède les tractations, non moins surprenantes.
Le vote passé, les premières analyses apparaissent. Aubry est toujours là et plus que jamais crédible, Bertrand avec ses 38% à paris est loin des scores de Maréchal de Ségolène dans les Bouches du Rhone ou l'Hérault, et le jeune Hamon qui était pourtant aux cotés de Hollande toutes ces années s'en sort bien. Les cartes sont sur la table, certains sont nus, d'autres ont un gros pot, le congrès peut donc commencer. Lieu de tractations discrètes, de meetings décortiqués, de coups bas… Le tout sauf ségo(TSS) l'emportera-t-il ? Cette tendance semble apparaitre. Samedi les premiers discours, les journaux nous expliquent que Ségolène Royal a été nulle ou presque, Martine Aubry solide, bref très Premier Secrétaire. Et Bertrand ? Bien peu présent dans les médias, ceux-ci le présentant comme un mauvais perdant, déçu et voulant se venger de Royal.
Mais déjà le dépôt des candidatures arrive. Ségo, volontaire et pragmatique se montre prête à collaborer, Bertrand et Martine volontaires d'imposer leur homme. Résultat, ce qui devait arriver arriva, Ségolène claqua la porte du bureau des négociations se disant effondrée par ses adversaires, et au dimanche matin, limite de dépôt des candidatures, le PS est donc plus divisé que jamais. Trois candidats se disputeront le titre, Ségolène Royal, Benoit Hamon et Martine Aubry. Delanoë lui est absent et a déclaré dimanche matin ne vouloir donner aucunes consignes de vote. Le roi est donc nu. Celui que, l'on donnait facile gagnant se retrouve sur le coté, même pas candidat. Triste fin pour Bertrand le flamboyant. Et Ségolène semble elle largement favorite. Qui aurait pu imaginer un si piteux scénario voici un mois ? Un parti divisé, aucune idéologie dominante, et des militants dépités. Melanchon est peut-être en fin de compte le grand vainqueur. Parti d'un parti en déchéance, que certains menacent déjà d'implosion.
Sortons les drapeaux rouges, Besancenot va apparaitre comme le seul homme de gauche crédible. Comique ou pathétique ? Jeudi a lieu l'élection, le suspense est entier. Ou du moins on essaye de se le faire croire. Eux arrivent bien à nous convaincre de leur union non ? Non ? Bon soit.
HUGUES ROLLIN
lundi 17 novembre 2008
France - A Reims se dessine un parti qui grince.
Libellés : France
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