jeudi 31 janvier 2008

Culture - Giacometti


Dans l'exposition organisée par le Centre George Pompidou, Giacometti nous touche par l'oxymore présent dans ses oeuvres, surtout ses sculptures. A la fois légères et sensibles, les sculptures donnent néanmoins une impression de douleur et d'angoisse. En effet, soutenues par une structure en fer rouillé, la substance de ces corps parait fragile, les formes rugueuses du corps en plâtre ne recouvrent pas entièrement la base, laissant apercevoir la dureté du métal. Et même ce métal est frêle, rouillé, ce qui rend les corps porteurs d'agonie, comme si quelque chose rongeait ces êtres jusqu'à la peau, s'ils avaient du mal à devenir substance, chair. Étirés, déformés, les bras et les jambes et même les visages fuient, tendent et s'étendent douloureusement vers un espace insaisissable. Giacometti, en effet, avait été profondément touché par la pensée des existentialistes, surtout après la rencontre de Sartre et de Beauvoir à Paris. On pourrait ainsi voir un lien entre cette opposition angoissante et incessante entre le vide et la substance présente dans ses sculptures (surtout dans une sculpture »figurine enfermée »), et la théorie selon laquelle l'existence de l'Homme est caractérisée par la conquête du vide, la transformation du néant en substance, conquête á la fois angoissante et stimulante. Jusqu'au 11 février. MARIE ALTER

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