« Travailler plus pour gagner plus », ça avait de la gueule comme vaseline. Mais un tube est éphémère. Alors au début, ça glissait bien : de l'ouverture aux peines planchers en passant par un gros paquet fiscal, pas une déchirure mais là, ça devient carrément sec.
L'automne post électoral est en général un premier écueil, car c'est celui du désenchantement et de l'acceptation de la réalité. Il constitue même, cette fois, une forme de résignation à un tempo toujours plus rapide, sur tous les fronts en même temps, à coups de dépêches incessantes et de gesticulations superfétatoires. C'est ça, la rupture… Mais elle n'est pas si tranquille que ça.
Le 1er octobre dernier est entré en vigueur le principe de défiscalisation des heures supplémentaires, dans le cadre de la réhabilitation de la valeur travail, et de l'instauration de la « méritocratie », ce petit monde merveilleux, calqué sur l « American dream », où le déterminisme ethnique, culturel et social est un terme proscrit, et où chacun gagne sa vie proportionnellement à ce qu'il sue.
Revaloriser le travail, cela signifie donner un minimum de départ, qui va croissant en fonction du temps d'activité. De façon à rétribuer davantage le boulot, et à donner envie aux Français de s'y remettre. C'est la théorie exprimée non sans lyrisme pendant une campagne où chaque discours sans exception de Sarko le candidat comportait le mot travail.
« Si la loi est ainsi faite que des travailleurs, avec leurs salaires, ne
peuvent pas se loger, alors c'est la loi qui est illégale » L'Abbé Pierre
Aujourd'hui, alors que l'Élysée est en travaux et que je me fais petit à petit à l'idée que son nouvel occupant n'est pas qu'intérimaire, je suis rue de la Banque. Des centaines de sans-logis y dorment depuis plusieurs semaines, à l'initiative de l'association Droit Au Logement. Ils sont tous en situation régulière, et travaillent tous. Mais ils dorment dans la rue. Voilà la réalité, extraordinairement mise sous silence en ces temps d'ultra médiatisation permanente. Les naïfs diront qu'ils ne font pas assez d'heures supplémentaires, oubliant qu'elles ne dépendent que d'un élément qui confine au comble de l'aléatoire : les carnets de commandes.
Il y a plus de 50 ans, l'Abbé Pierre considérait que « si la loi est ainsi faite que des travailleurs, avec leurs salaires, ne peuvent pas se loger, alors c'est la loi qui est illégale ». Martin Hirsh, qui reprit le flambeau Emmaus, et qui est aujourd'hui Haut commissaire en charge des solidarités actives, ne peut pas l'avoir oublié, malgré son nouveau titre pompeux.
Mais finalement, est-ce réellement revaloriser le travail que d'en donner cette image ? N'est-ce pas même toucher à l'absolu dépréciatif que de donner l'image d'un pays, chantre des droits de l'homme, où des travailleurs restent sans le sous ?
Il y a là un savoureux paradoxe : vouloir donner une image on ne peut plus laudative sans pour autant gommer les carences de l'objet en question. Il est étonnant que le président des discours enflammés sur l'ostracisme découlant de la pauvreté, celui que fait tout, dit tout, va partout, ne se soit pas encore emparé de ce sujet sensible. Celui qui assénait que, pour une fois, théorie et pratique ne seraient pas contraints au divorce doit se rendre à l'évidence : aujourd'hui, il tombe dans les travers pourfendus six mois plutôt, dans une autre posture, celle de la promesse consciemment intenable, et de la recherche perpétuelle de la persuasion.
C'est toujours l'automne…
PS : Dans les deux jours qui suivirent la rédaction de cet article, les mal-logés de la rue de la Banque furent évacués à deux reprises, dans la violence et la panique, par les CRS. Le bâtiment que le DAL avait réquisitionné et baptisé Ministère de la crise du logement était, jeudi 1er novembre, hors d'atteinte et les allers et venus, dans un quartier bouclé comme aux heures les plus tendues d'un conflit social en pleine dégénérescence, étaient de plus en plus difficiles.
Je retourne sur les campements, déplacés de dix numéros sur la rue de la Banque. Je suis devant le 15. Et, comme si la cruauté venait nous narguer jusqu'au seuil de notre misère, cet immeuble est orné d'un grand panneau : Bureaux en très bon état, A LOUER. Dans un coin les femmes s'affairent, dans un autre les enfants colorient, entourés de bénévoles du DAL qui se relayent, et en face, le mur de CRS se rapproche pour entourer le quartier. On ne peut plus y rentrer. Entre les assaillis et les assaillants, le respect est mutuel, les uns entendent une misère, inaudible pourtant par les plus hautes sphères d'une France qui ne peut qu'en rougir, et les autres sont parfaitement conscients que les forces ont des ordres et qu'ils ne sont pour rien dans l'attentisme et la violence gouvernemental. Et ce soir là, prisonnières d'une routine impérissablement destructrice, les familles se mettront pat terre, en cercle, pour résister à l'avancée des CRS qui - caméras et vedettes obligent ? – ne sera pas trop violente : une hospitalisation.
Une femme à terre me dira, en fin, de journée : « le plus beau cadeau de noël que je puisse faire à mes enfants, c'est une chambre ».
Nous sommes à Paris. Nous sommes à cinquante mètres de la Bourse. A cent mètres de la Banque de France, et l'on voit apparaître le fait que l'inertie d'un gouvernement n'est pas la somme de facteurs conjoncturels négatifs, mais le fruit d'une réelle volonté de ne rien faire. « Bourreaucratie », dira une mal-logée…
LOUIS AMAR
2 commentaires:
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